Le rapport sur l’état des services publics : travail et emploi
04.10.2024

Synthèse :
Porté par des politiques publiques ambitieuses, l’amélioration des conditions de vie durant les Trente Glorieuses a façonné les besoins actuels de la population et proposé un horizon collectif de « progrès ». Cependant, les crises environnementales actuelles génèrent des conflits de besoins qui remettent en question de nombreux aspects de notre modèle social. Les besoins environnementaux, longtemps négligés, sont désormais reconnus comme des besoins sociaux essentiels, car leur satisfaction conditionne l’habitabilité de notre planète. L’insoutenabilité de la réponse à tous nos besoins pousse à s’interroger sur la manière d’y répondre et sur leur légitimité. Les outils actuels de politique publique, inadaptés pour intégrer les limites planétaires, perpétuent et aggravent ces conflits de besoins. L’architecture et le fonctionnement des services publics, conçus sans prendre en compte la transition écologique ni les conséquences des crises environnementales, restent dépendants de schémas traditionnels. Une part importante de la dépense publique est encore allouée à des politiques qui vont à l’encontre des besoins réels. Cela se produit dans un contexte où le rôle régulateur de la puissance publique diminue, ainsi que son efficacité. Il est crucial de redonner à la puissance publique un rôle de priorisation démocratique des besoins pour soutenir un progrès collectif soutenable. En plus de leur rôle régulateur, les services publics peuvent répondre aux crises écologiques en palliant des défaillances de marché et en permettant une gestion efficace des biens communs, offrant ainsi un horizon de progrès collectif et sécurisant face aux risques.